Le Cygne De Mallarmé
Mallarme.Fr &Raquo; Cygne
Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui Magnifique mais qui sans espoir se délivre Pour n'avoir pas chanté la région où vivre Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui. Tout son col secouera cette blanche agonie Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie, Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris. Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne, Il s'immobilise au songe froid de mépris Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne. I). Description de l'agonie du cygne réaliste. Il y a l'espoir du cygne, donc avec cet espoir, on peut apercevoir les mots suivants: « vit », « beauté », « blancheur ». L'emprisonnement dans la glace, avec les mots qui y sont assimilés: « combat », « lutte ». Et enfin la mort du cygne, avec l' « hiver », la « blancheur », et toute la négation. A la fin, le cygne est cité avec une allégorie, ce qui suggère un autre à ce mot. II). La mort du cygne en comparaison avec le mot signe. C'est un thème symboliste de l'angoisse de la page blanche. On observe le champ lexical du blanc à mettre en rapport avec la feuille blanche.
Ces « coups d'aile » étaient déjà présents au vers précédent dans l'allitération: LE Vierge LE Vivace et LE Bel aujourd'hui • Mais cette évocation est assourdie par sa reprise en mineur au quatrième vers: … « que chante sous le givre / Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui! » → Après l'élan, la retombée: « [l]es vols qui n'ont pas fui! » sont les poèmes qu'il aurait pu réaliser et dont le remords le « hante », maintenant que ces beaux projets sont figés et refroidis. Mais « hante » ne suggère pas seulement le remords, il évoque aussi quelque chose d'irréel, les virtualités non réalisées, et annonce le « fantôme » qui apparaîtra au vers 12. β) Le lac. Espace vide et durci par le gel, qui symbolise l'âme du poète frappé de stérilité et incapable de créer. Oublié appelle un double commentaire: • au sens courant du mot, le lac gelé est devenu invisible sous le givre, au point qu'on ne sait plus qu'il est là, qu'on l'a « oublié ». • étymologiquement, Littré rapproche oublié (< oblivisci) de lividus = pâle.