Zao Wou Ki L Espace Est Silence 14 Novembre

12 Couleurs Crayons

Celles – magnifiques –, réalisées à plat et exposées ici, datent des années 2000. Ascétisme de la palette, assourdissement des noirs, neutralité du support. Pour paraphraser Michaux, à qui l'on doit le sous-titre de l'exposition, le silence des vides de l'espace est ici criant. Ces encres sont un miracle d'équilibre, de légèreté, d'air, de musique et de poésie. Plus qu'un retour aux origines culturelles du peintre auquel on aurait tort de vouloir les réduire, elles sont probablement la meilleure formulation de l'épure vers laquelle Zao Wou-Ki n'aura cessé de tendre durant toute sa carrière. Zao Wou-Ki, Sans titre, 2006. Encre de Chine sur papier. 97 x 180 cm Collection particulière. Photo: Naomi Wengner Zao Wou-Ki © ADAGP, Paris, 2018 Paul Klee, et le passage à l'abstraction C'est au cours de cette même année 1951, après un séjour en Suisse, que Zao Wou-Ki fait sa « rencontre » avec Paul Klee (1879-1940), qui l'amène progressivement à abandonner toute figuration. Trouvant dans l'abstraction le moyen de libérer son art, le jeune peintre (il n'a alors que 31 ans) laisse apparaître au cours de la décennie une nouvelle forme d'expression picturale que la critique, par besoin rassurant de catégoriser, désigne bientôt de la formule « abstraction lyrique ».

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Zao Wou-Ki — L'espace est silence Exposition Dessin, estampe, lithographie / gravure, peinture... Archives Zao Wou-Ki, I, 63, 1963 (Détail) © Adagp, Paris — Crédit photographique: Eric Emo / Parisienne de Photographie Zao Wou-Ki L'espace est silence Passé: 1 juin 2018 → 6 janvier 2019 Zao Wou-Ki — Musée d'Art moderne de la Ville de Paris Le musée d'Art moderne de la ville de Paris présente une exposition personnelle du peintre Zao Wou-Ki qui, si elle souffre quelques défauts, n'en constitue pas moins une plongée délicieuse dans un œuvre somptueux. Si l'œuvre de Zao Wou-Ki (1920-2013) est aujourd'hui célèbre, les occasions d'en percevoir la complexité sont demeurées trop rares. Depuis sa dernière rétrospective en France, en 2003, aucune exposition à Paris n'a permis de mesurer toute l'importance de sa peinture et particulièrement l'enjeu que représentait pour lui l'emploi de très grands formats tout au long de sa carrière. Artiste au croisement de trois mondes, parti de sa Chine natale à Paris en 1948, à l'instant où l'art vivant se partageait de manière évidente entre la France et les Etats-Unis, il est demeuré attaché à une scène parisienne qu'il appréciait, tout en ayant pleinement perçu la vivacité de la création outre-Atlantique et en dépassant les oppositions culturelles et les luttes esthétiques.

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Accéder au contenu principal Choses vues, entendues, notées sur le vif en forme de brèves, de caricatures ou de longs portraits, de récits bouleversants, d'enquêtes, de grands moments qui appartiennent désormais à l'histoire nationale, mais aussi de mots d'esprit, d'expressions glanées dans la rue – voici le siècle de Hugo. Avec ses peintures et ses encres de grand format, Zao Wou-ki rend hommage au poète Henri Michaux, au peintre Claude Monet, au compositeur Edgar Varèse. Je suis sensible à sa poésie du vide et du plein, ses blancs et ses noirs, ses harmonies de couleur. Sa peinture reflète ses deux cultures. C'est au Musée d'Art Moderne jusqu'en janvier 2019. Jusqu'à l'automne, l'entrée se fait par le quai de New York. A ne pas rater. Navigation des articles

Ici, une nature allusive révèle au contraire l'espace: à mesure que le trait se fait plus discret, il peut apparaître. Rendus à l'espace et au silence, nous voilà à la fois allégés, et plus intensément vivants! Espace silencieux comme une neige infoulée… «Espace silencieux»? Peut-être est-ce un pléonasme, puisque, Michaux a raison, «l'espace est silence», celui-ci définissant celui-là. Le silence ne qualifie pas l'espace, il en est l'équivalent. Deux mots, pour désigner un même phénomène: les traits du peintre s'échappent de l'espace, comme les mots du poète, du silence. Silence de l'espace, du pur possible, espace-silence, silence-espace. Allègement, allégie! Allégir une chose, explique François Fédier, qui attire notre attention sur ce vieux mot français tombé en désuétude, c'est l'alléger de ce qui ne lui est pas nécessaire pour être ce qu'elle est. C'est donc nous mettre au contact de l'essentiel. Or, l'essentiel pour un peintre, comme pour un poète dignes de ces noms, c'est l'espace, ou le silence, l'espace-silence.