La Fontaine, Fables Vii-Xi (1677-1678) | Philo-Lettres

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Faudra-t-il, par une conséquence tout opposée, inférer que le fait est vrai? Mais quels écrivains l'avoient transmis au siècle d'Auguste? Dans quels mémoires secrets Phèdre l'avait-il puisé? Est-ce bien là le style d'Ésope? du moins les écrivains qui ont forgé on copié le roman de la vie d'Ésope, ont-ils été fidèles au costume? C'est par des apologues que le prétendu père de l'apologue exprime cette haute sagesse dont on lui fait tant d'honneur. A quelle époque sera-t-il permis d'assigner son séjour à Athènes, sans y découvrir un absurde anachronisme? En supposant même qu'Ésope ait voyagé dans l'Attique, à quel titre aura-t-il parlé devant les Athéniens? On sait qu'à Athènes un étranger qui se mêlait dans rassemblée du peuple était puni de mort. ( Voyez Libanius, Déclam. 17 et 18. Fables de la fontaine livre 7 à 11 analyse un. ) C'est, ajoute l'auteur de l'Esprit des loi, qu'un tel homme usurpait la souveraineté du peuple (Liv. II. ch. 2. ); et les Athéniens étaient aussi jaloux de la gloire de l'esprit que de leur souveraineté. Au reste, sans nous engager davantage dans une difficulté sur laquelle nous pourrons offrir à la curiosité du lecteur des discussions approfondies et des résultats nouveaux, dans un mémoire particulier, osons affirmer que l'anecdote présente n'est point à la vérité une fable, mais simplement une historiette imaginée par Phèdre, et traduite sans garantie par La Fontaine, qui a su en faire un chef-d'œuvre de narration.

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II. L'imagination comme manière de réfléchir A. La fable comme lieu d'une réflexion sur la fable elle-même La Fontaine s'interroge sur l'argumentation et sur le ressort argumentatif de la fable. Dans « les membres et l'estomac » et le « pouvoir des fables » montrent une réflexion, un métadiscours (c'est-à-dire que la fable réfléchit sur la fable) Ex: « Le pouvoir des fables » montre toute la puissance argumentative de la fable en prenant appui su un petit récit. La Fontaine, Fables VII-XI (1677-1678) | Philo-lettres. Il indique dans la morale que le moyen le plus efficace pour édifier consiste à amuser, à divertir. B. La fable et l'interrogation philosophique Contrairement aux idées reçues, la fable ne relève pas exclusivement de la volonté de donner un enseignement moral. La Fontaine suggère la réflexion, il interroge, sur des sujets variés. « Les deux rats, le renard et l'oeuf »: La Fontaine relate la petite histoire entre ces animaux. Puis, il procède à une réflexion philosophique où il interroge la différence que l'on établit entre l'homme et l'animal.

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Et non l'inverse! ● Inspiration antique «Le vieillard et les trois jeunes hommes», XI 8. Fable inspirée de Virgile, Cicéron, Sénèque: la sagesse antique parle à l'imagination du fabuliste, qui l'utilise pour donner à penser. Les fables, associant érudition, imagination et raisonnement, libèrent. Désir d'un monde meilleur et plus libre L'imaginaire des Fables, contre l'injustice et la bêtise, invite à une pensée politique. Fables de la fontaine livre 7 a 11 analyse. ● Le plus grand lecteur Avec la dédicace à Madame de Montespan, les fables s'invitent dans l'intimité du monarque; les spécialistes (M. Fumaroli) y voient le projet de «détourner le roi de son aveuglement». Les fables veulent donner le pouvoir à l'imagination, qui propose à la pensée un monde plus équitable. ● Pensée lucide ou rêve d'un monde juste? «La Forêt et le Bûcheron», XII 16: face à la méchanceté humaine, les fables ne servent à rien. «Je suis las d'en parler» est une manière de demander au lecteur de prendre le relais. Imagination + Pensée = Politique. ● Brièveté pour laisser rêver et réfléchir «L'éducation», VIII 24: la fable donne à imaginer l'abêtissement de qui s'éloigne de la nature et perd sa liberté.

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La guerre ne retombant ni sur le roi ni sur les Grands, elle retombe sur l'âne, comme les impôts sur le peuple. La guerre ne modère pas l'égoïsme du clergé (VII, 3). L'une des leçons est qu'on ne s'est pas accommodé entre nations et qu'on y a beaucoup perdu (Le Héron et la Fille, VII, 4) en voulant trop gagner. La seconde morale est que le monde est happé par le « trop »: trop vouloir, trop conquérir... Ce qu'il faut rechercher c'est la « médiocrité » et la sagesse (Les Souhaits, VII, 5), et ce n'est pas à la Cour (vrai charnier) qu'on l'apprend: la Cour sent la mort, on n'y peut ni blâmer, ni louer (VII, 6). Il est alors proprement dangereux de méditer, parce qu'on devient vulnérable devant la force (Les Vautours et les Pigeons, VII, 7) et que l'on devient proie. Ceux qui ne méditent pas, ceux qui s'agitent et font les impor­tuns (Le Coche et la Mouche, VII, 8) en sont les parasites et accroissent les difficultés de l'État. Les fables de La Fontaine : résumé des livres VII à XI. Outre l'agitation des uns, la violence des autres, il y a aussi le rêve dérai­sonnable qui mène le monde et entraîne les guerres (picrocholines ou autres) et fait tout chuter (VII, 9, 10).

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Il échappe à la mort par la tempête, par la griffe du vautour et se trouve tué par la fronde d'un enfant. A la fin de la fable, La Fontaine livre une réflexion morale à travers une série de questions rhétoriques. C/La fiction pour éviter la censure De plus, La Fontaine est un poète officiel. Il est donc pensionné par le roi et les fables sont écrites pour édifier le dauphin. Ainsi, le détour par le monde animal permet au fabuliste de livrer un regard critique sur la cour sans tomber sous le coup de la censure. Ainsi, dans « Les animaux malades de la peste » nous pouvons constater que les animaux représentent différentes classes sociales. D'abord, le lion incarne le roi, il est l'animal le plus puissant et le plus féroce. Ensuite, le renard apparaît comme l'incarnation du courtisan, rusé et dangereux. D'autres prédateurs incarnent les puissants: le tigre, l'ours. Fables de la fontaine livre 7 à 11 analyse du. Quant à l'âne, il renvoie à une certaine robustesse, à une certaine force de travail mais aussi à une forme d'absence de dangerosité.

I – L'incapacité des hommes à garder un secret (Vers 1 à 4) Cette fable s'ouvre sur un aphorisme exprimé à l'aide d'un présent de vérité générale: « Rien ne pèse tant qu'un secret » (v. 1). Le pronom indéfini « rien » est hyperbolique et le verbe « peser » assimile le secret à un objet lourd: ce premier vers hyperbolique inscrit ainsi déjà cette fable dans le registre de la comédie. Le récit qui suit va alors chercher à prouver la justesse de cet aphorisme. Le deuxième vers file avec humour la métaphore entre le secret à un objet lourd: « Le porter loin est difficile aux dames ». Analyse de 12 fables livre 7 à 11 Jean de la Fontaine - MyStudies.com. Le fabuliste prétend être personnellement renseigné sur l'incapacité des femmes à tenir un secret, ce qui crée une connivence avec le lecteur: « Et je sais même sur ce fait / Bon nombre d'hommes qui sont femmes. » Notons l'usage de l'adverbe intensif « même » et de l'assonance en voyelles nasales ( « bon », « nombre, « sont »), qui mettent en valeur le rapprochement « hommes / femmes » Cette première phrase introductive soutient donc que les femmes, autant que les hommes, sont incapables de garder un secret.