Chacun Sa Chimère - Wikisource

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Et à la fin du poème, l'auteur renforcela première impression d'un paysage immense en nous parlant des courbes et de « la surface arrondie de la planète » (vers 32). Finalement, l'auteur réussit à nous ancrer, dès le début, dans un paysage particulier et proche du néant. De plus, les couleurs jouent un rôle important dans le monde imaginé ici. En effet, dès le début du poème, Baudelaire associe « un ciel gris » (vers 1) et« une plaine poudreuse » (vers 1). Puis, un peu plus loin, il fait allusion à « un sac de farine ou de charbon » (vers 7). La fusion du blanc farineux et du noir charbonneux nous donne comme couleur dominante un gris, semblable à celui du ciel. Par ailleurs, ce gris est retrouvé au niveau du sol, celui-ci étant « aussi désolé que le ciel » (vers 27). Il est, en d'autres termes, aussi terne que le ciel. Charles Baudelaire, « Petits poèmes en prose » (1869) | Philo-lettres. Le grisest donc la couleur dominante de ce monde. Si on associe la poussière du sol à cette teinte mélancolique, nous obtenons un renforcement de la désolation et du vide exprimés auparavant.

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Dans la suite du poème, ce paysage devient lui-même fantastique. Il est personnifié à travers la phrase « sous la coupole spleenétique » puisque l'adjectif spleenétique renvoie à la mélancolie, cela signifierait que le ciel éprouve des sentiments et est donc vivant. De plus cette idée de spleen est reprise par le nom « coupole », qui symbolise l'enfermement, l'étouffement, l'écrasement et par l'allitération en « s » qui évoque l'idée d'angoisse. Fiche analytique, Chacun sa chimère, Charles Baudelaire - Commentaire de texte - alice.trolle. Le terme « désolé », vu juste avant, peut-être à la fois pris au sens propre, c'est un paysage désertique mais aussi au sens figuré c'est un paysage qui engendre le mal-être, le spleen. Par ailleurs ce paysage fantastique, de désolation symbolise le paysage mental, intérieur du poète, c'est donc une métaphore. Ainsi ce paysage, qui lui-même devient surnaturel, fantastique par son caractère inanimé, apocalyptique est propice à une intrusion surnaturelle. L'intrusion du surnaturel: L'intrusion du surnaturel se fait avec la description des Chimère.

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Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain. Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi. Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher. Baudelaire chacun sa chimère en. Chose curieuse à noter: aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.

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Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain. Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accabl... Uniquement disponible sur

Cette gradation montre la non vivacité de ce lieu, voir même la mort qui hante ce lieu. Utilisation de l'adjectif « gris », fusion du noir et blanc Adjectif « poudreuse », un paysage lunaire minéral. Le paysage présenté, prend une dimension irréelle, voir apocalyptique, il évoque la fin du monde. Cette impression de désolation est aussi reprise, approfondie et rendu explicite au 5 ème paragraphe par le terme « désolé » utilisé dans la comparaison d'égalité entre le ciel et la terre. Baudelaire : Chacun sa chimère. (= analogie) Cette idée de vacuité est à son paroxysme au 6 ème paragraphe « s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe ». Ici Baudelaire exprime le néant puisque le ciel et la terre disparaissent. Nous pouvons alors dire qu'il y a une gradation dans la description du lieu et de sa désolation, en effet on passe d'un lieu désolé, au ciel et à la terre désolée jusqu'à la disparition totales de ces espaces. Le terme « planète » donne à cette désolation un caractère universelle.

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