Poème La Vache Par Kerdrel
Mon, 20 May 2024 13:41:11 +0000
Mures Geantes Des Jardins
Hors ligne 30 Octobre 2019 «Même les vaches ont leur hommage en poésie Oh la vache!
Poésie La Vache
Le pacage! c'était la pénombre béante. L'arbre y devenait spectre, et le ruisseau marais. Un ciel jaune y planait sur une herbe géante. À droite, un vieux manoir - à gauche, des forêts. La vache dans tous ses états, poème d'Esther Granek - poetica.fr. Et la vache geignait dans ce lieu fantastique. On eût dit qu'un pouvoir occulte et magnétique Élargissait encor ses grands yeux assoupis. Ma curiosité devint alors féroce, Et, m'approchant, je vis, - ô nourrisson atroce! - Un énorme crapaud qui lui suçait le pis. Maurice Rollinat Dans les brandes, 1877.
Devant la blanche ferme où parfois vers midi Un vieillard vient s'asseoir sur le seuil attiédi, Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges, Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges Ecoutent les chansons du gardien du réveil, Du beau coq vernissé qui reluit au soleil, Une vache était là, tout à l'heure arrêtée. Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée, Douce comme une biche avec ses jeunes faons, Elle avait sous le ventre un beau groupe d'enfants, D'enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles, Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant D'autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant, Dérobant sans pitié quelque laitière absente, Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante Et sous leurs doigts pressant le lait pas mille trous, Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux. Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine, Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine Son beau flanc plus ombré qu'un flanc de léopard, Distraite, regardait vaguement quelque part.