Lamed.Fr - Article - Le Plateau Du Seder : Aliments Et Symboles

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Selon une tradition des juifs du Caire, la présence des trois Matsot est une allusion aux trois mesures de farine qu'avait utilisées la femme d'Abraham afin de faire des pains azymes lorsque les trois anges étaient venus lui annoncer la naissance de son fils Isaac, ces trois mesures de farine symbolisant par ailleurs les trois patriarches. Le Gaon de Vilna n'avait néanmoins l'habitude de mettre sur son plat du Seder que deux matsot. En ce qui concerne les autres éléments présents sur le plat, le Talmud, dans le traité de Pessahim propose deux opinions dont celle de Rabbi Tsadok considérant que c'est une obligation d'avoir du Harosset sur ce plateau du Seder. Rabbi Yohanan précise que celui-ci est fait en souvenir du mortier et donc doit en avoir la consistance. Il rajoute que la présence d'herbes aromatiques à l'intérieur de ce Harroset fait allusion à la paille utilisée par le peuple juif afin de fabriquer des briques. Les tossafistes évoquent la coutume de rajouter juste avant sa consommation du vin et du vinaigre afin qu'ils soient bien pâteux.

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Ce sont les fameuses herbes amères, souvenir de notre esclavage en Egypte. On peut utiliser de la romaine, des endives, du raifort. C'est un mélange doux, composé, en fonction des coutumes familiales ou communautaires, de pommes, poires, noix hachées et mélangées avec du vin, ou encore de dattes, pommes, noix et vin. Sa couleur brune nous rappelle le mortier que les hébreux utilisaient en Egypte pour fabriquer les briques nécessaires aux constructions. A l'époque où le Temple existait, les juifs se rendaient à Jérusalem et y sacrifiaient l'agneau pascal en cette soirée du Seder. Ils le faisaient rôtir et le mangeaient en famille. C'était le clou de la soirée, le dessert, après lequel on ne mangeait plus rien. Le cou de poulet ou l'os d'agneau que nous plaçons sur le plateau du Seder sont là pour marquer ce sacrifice que nous ne faisons plus. Au temps du Temple, chaque juif consommait l'agneau pascal en se joignant à un groupe. Pour le Talmud, plus grand était le groupe et mieux c'était.

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Néanmoins bon nombre de commentateurs y voient avant tout le symbole du deuil vis-à-vis du temple qui a été détruit. De manière très surprenante, un commentateur fit remarquer que cet œuf et cet os avec un peu de viande dessus proclame que le peule juif n'est ni végétarien ni végétalien! Il existait aussi une tradition de laisser poser sur le plateau du Seder toutes sortes de fruits secs et pâtisseries, bien sûr casher pour Pessa'h, afin que les enfants puissent en manger et aient envie de rester jusqu'à la fin du Seder. Comme nous avons pu le constater, l'origine du plateau du Seder remonte bien à l'époque du Talmud et n'a pas enregistré de différences notables tout au long de l'histoire. Il y a ici un élément fort à souligner par rapport à nos enfants: ce qu'ils voient à cette table de Pessah est sensiblement identique au Pessa'h qu'ont passé leurs aïeux. Ils se retrouvent ainsi rattachés à une histoire qu'ils devront à leur tour transmettre aux générations futures.

Il existe, par ailleurs, bon nombre de coutumes au niveau de ces légumes que l'on trempe dans l'eau salée. Ceux-ci ont un terme générique de Karpass car, pour certains, est présent dans ce mot le terme de « pass » qui signifie rayures faisant ainsi allusion à cette fameuse tunique bigarrée que Jacob avait donnée à Joseph qui amènera la haine des frères qui fut à la suite à l'origine de la descente en Egypte. Les deux aliments dont le Talmud nous parle peuvent être, d'après une opinion, du poisson, un œuf alors que d'après d'autres, exclusivement deux morceaux de viande. Le Rav Cherira Gaon y voit une allusion à Moïse et à Aaron qui furent envoyés par pour sortir le peuple d'Israel d'Egypte et certains mettent alors un troisième plat symbolisant leur sœur Myriam car un verset des prophètes nous cite en effet Moshé, Aaron et Myriam comme étant les envoyés pour sortir le peuple d'Israel d'Egypte. Néanmoins, bon nombre de commentateurs, entre autres le Meiri, nous rapportent que la coutume a été de prendre un os ainsi qu'un œuf: l'os symbolisant le bras étendu par lequel symboliquement fit sortir le peuple d'Israel d'Egypte; l'œuf voulant dire en araméen la « demande », faisant allusion à la volonté qu'a eue l'éternel de nous sortir d'Egypte.