Hippolyte Et Aricie Glyndebourne Movie

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En juin 2013, Glyndebourne confiait à Jonathan Kent la mise en scène de la tragédie lyrique de Jean-Philippe Rameau Hippolyte et Aricie, tandis que l'expert William Christie dirigeait une équipe de chanteurs où s'ébattaient avec bonheur Stéphane Degout, Sarah Connolly, François Lis, Christiane Karg et Ed Lyon dans les rôles principaux. François Roussillon a filmé cette rutilante production disponible en Blu-ray et DVD chez opus Arte. Rameau : Hippolyte et Aricie (Glyndebourne). Lyon, Karg, Christie, Kent: Amazon.fr: Rameau, Lyon, Karg, Connolly: DVD et Blu-ray. L'opéra baroque n'échappe pas au dilemme qui agite aujourd'hui tout metteur en scène: respect de la tradition ou transposition? Deux visions du premier opéra de Rameau ont été récemment publiées: celle d' Ivan Alexandre pour l'Opéra Garnier, en DVD chez Erato, qui reproduit scrupuleusement costumes et gestique XVIIIe; celle qui nous occupe s'évade à l'exact opposé avec décors et costumes ultra-contemporains. Il en fut de même à l'automne 2014 avec deux Castor et Pollux qui virent l'audace temporelle très radicale de Barrie Kosky à Dijon et Lille triompher de sa rivale empesée au Théâtre des Champs-Élysées en venant à bout avec aplomb de tous les détours d'un livret qui n'avait jamais paru aussi lisible.

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On rit beaucoup aussi durant le prologue, dont les personnages surgissent entre les aliments conservés dans un gigantesque réfrigérateur (un peu comme les choristes apparaissaient entre les objets précieux conservés dans les vitrines latérales de Fairy Queen). Hippolyte et Aricie (Glyndebourne 2013) - Jean-Philippe Rameau - Critique DVD - Tutti magazine. On rit même un peu trop parfois, comme lorsqu'un suivant de Cupidon chante l'ineffable "Plaisirs, doux vainqueurs": hélas, à ce moment-là, choristes et danseurs se trémoussent plutôt sur le thème "Prends-moi sous les laitues, aimons-nous sous l'évier". On rit sans doute trop aussi au troisième acte, quand l'amour coupable de Phèdre est ramené dans le cadre bourgeois et moderne d'un pavillon de banlieue, où la belle-mère envoie une baffe à son beau-fils en s'exclamant "Vous aimez Aricie" (et était-il bien nécessaire pendant cette scène qu'Oenone se cache derrière l'aquarium pour assister à la rencontre? ). Malgré ces quelques outrances, force est de reconnaître au spectacle signé Kent et Brown une remarquable intelligence et une implacable cohérence, par-delà ce mélange du comique et du tragique que traduit, à chaque début d'acte, la projection sur le rideau de scène du visage mobile d'un acteur chauve, équivalent vivant des fameuses Têtes d'expression, ces bustes hilares, offusqués ou désespérés que sculpta vers 1770 l'autrichien Franz-Xaver Messerschmidt.

Ne nous leurrons pas: s'il y a une chance pour que la musique de Rameau s'installe au répertoire des théâtres étrangers, le chemin semble nécessairement passer par la rigolade, car c'est avec Platée que, ces dernières années, le Dijonnais a pu séduire un public non-francophone. Pour lui ouvrir ses portes, le Festival de Glyndebourne a opté pour sa toute première tragédie lyrique, mais sans en exclure le rire, et l'on retrouve dans la production de Jonathan Kent et Paul Brown un certain nombre de ces clins d'œil qui faisaient tout le sel de leur mémorable Fairy Queen de 2009. Hippolyte et aricie glyndebourne son. Du reste, Jean-Marie Villégier s'était lui-même amusé dans l' Hippolyte monté à Garnier en 1996, mais son humour s'était limité au prologue, pour s'effacer entièrement durant les cinq actes. Le tandem britannique ne l'entend pas ainsi, et a souhaité faire sourire tout au long de l'œuvre. C'est ainsi que la rupture de climat entre le drame que découvre Thésée et la fête qu'organisent les marins pour son retour est soulignée au maximum: sous une lumière rose bonbon, avec boule disco au plafond, une ribambelle de petits matelots en culotte courte font irruption sur scène et adoptent une gestuelle caricaturale pendant tout le "divertissement", le terme prenant ici son sens le plus fort.