Dans Les Forets De Siberie Theatre

Dessin Avec Un Seul Trait

L'enjeu est ici plus simple. Dans l'étroitesse de la Huchette (où il passe après les deux Ionesco, toujours représentés depuis 1957) et dans un décor fait de quelques planches, il est vite dans la relation intime avec le public. Ses cheveux noués sur la nuque, il n'a plus l'aspect romantique qu'il arbore volontiers. Il déserte le baroque et demeure dans la fascinante concentration de l'homme qui se parle à lui-même. La voix est belle, emporte loin, là-bas, dans le grand Est polaire. Parfois, l'acteur s'amuse, fait des effets gestuels ou sonores, qui sont fort drôles. La sensation est différente de celle du lecteur qui est pris à la fois dans un suspens et dans une quête spirituelle. Il n'y a pas d'attente d'inconnu ici. C'est plutôt un instant de partage avec un aventurier philosophe, qui se confie autour d'une expérience singulière. William Mesguich s'en fait le conteur avec un talent qui est tout de clarté. Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson (Gallimard), adaptation de Charlotte Escamez, mise en scène de Sylvain Tesson, son de Maxime Richelme, lumières de Richard Anselin, scénographie de Grégoire Lemoine, avec William Mesguich.

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Dans Les Forets De Siberie Theatre 2019

Théâtre de la Huchette - Dans les forêts de Sibérie (2019) En acceptant l'utilisation des cookies, vous améliorez la navigation sur ce site. Pour en savoir plus sur l'utilisation des cookies sur ce site, consulter notre page politique de confidentialité. Politique de confidentialité et de cookies

Accueil > Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson Critiques / Théâtre par Une retraite enneigée Partager l'article: Infatigable Sylvain Tesson. Il court le monde de toutes les façons. En 2010, il se cloîtrait dans une cahute près du lac Baïkal et y passait, en solitaire, six mois, de l'hiver glacial au printemps qui tiédit l'atmosphère. Il en tira le livre Dans les forêts de Sibérie, qui obtint le prix Médicis en 2011. Il se créa bien d'autres aventures, mais c'est celle-là que William Mesguich a choisi de porter au théâtre et de jouer. L'adaptation de Charlotte Escamez, inévitable réduction d'un récit d'une plus longue temporalité, privilégie l'aspect méditatif. L'anachorète moderne s'enferme, détaille ses combats extérieurs et ses débats intérieurs en sa retraite longtemps enneigée. Il va ainsi jusqu'à sa victoire, le pari ayant été héroïquement mais aussi dans l'humour tenu. Infatigable William Mesguich. Dans le off d'Avignon, il jouait chaque jour quatre pièces et surveillait les cinq mises en scène qu'il avait aussi à l'affiche.