La Tirade De L'inconstance, Molière, I, 2 Dom Juan : Commentaire Littéraire

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Apprenez de moi, qui suis votre valet, que le Ciel punit tôt, ou tard les impies, qu'une méchante vie amène une méchante mort, et que… » DOM JUAN. - Paix. SGANARELLE. - De quoi est-il question? DOM JUAN. - Il est question de te dire, qu'une beauté me tient au cœur, et qu'entraîné par ses appas, je l'ai suivie jusques en cette ville. SGANARELLE. - Et n'y craignez-vous rien, Monsieur, de la mort de ce commandeur que vous tuâtes il y a six mois? DOM JUAN. - Et pourquoi craindre, ne l'ai-je pas bien tué? La tirade de l'inconstance, Molière, I, 2 Dom Juan : commentaire littéraire. SGANARELLE. - Fort bien, le mieux du monde, et il aurait tort de se plaindre. DOM JUAN. - J'ai eu ma grâce de cette affaire. SGANARELLE. - Oui, mais cette grâce n'éteint pas peut-être le ressentiment des parents et des amis, et… DOM JUAN. - Ah! n'allons point songer au mal qui nous peut arriver, et songeons seulement à ce qui nous peut donner du plaisir. La personne dont je te parle, est une jeune fiancée, la plus agréable du monde, qui a été conduite ici par celui même qu'elle y vient épouser; et le hasard me fit voir ce couple d'amants, trois ou quatre jours, avant leur voyage.

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Séquence n°2: le théâtre, texte et représentation Œuvre complète: Dom Juan, de Molière Problématique: Le donjuanisme se limite-t-il à la séduction des femmes? Texte n°1: Acte I, scène 2 (extrait: la tirade de dom juan) Texte n°2: Acte III, scène 2 (entière) Texte n°3: Acte IV, scène 6 (entière) Texte n°4: Acte V, scène 2 (extrait: tirade de Don Juan)

Acte I, scène 2 de Dom Juan de Molière. DOM JUAN, SGANARELLE. DOM JUAN. - Quel homme te parlait là, Il a bien de l'air ce me semble du bon Gusman de Done Elvire? SGANARELLE. - C'est quelque chose aussi à peu près de cela. DOM JUAN. - Quoi, c'est lui? SGANARELLE. - Lui-même. DOM JUAN. - Et depuis quand est-il en cette ville? SGANARELLE. - D'hier au soir. DOM JUAN. - Et quel sujet l'amène? SGANARELLE. - Je crois que vous jugez assez ce qui le peut inquiéter. DOM JUAN. - Notre départ, sans doute? SGANARELLE. - Le bonhomme en est tout mortifié, et m'en demandait le sujet. DOM JUAN. - Et quelle réponse as-tu faite? SGANARELLE. - Que vous ne m'en aviez rien dit. DOM JUAN. - Mais encore, quelle est ta pensée là-dessus, que t'imagines-tu de cette affaire? SGANARELLE. - Moi, je crois sans vous faire tort, que vous avez quelque nouvel amour en tête. DOM JUAN. - Tu le crois? SGANARELLE. - Oui. DOM JUAN. Dom juan acte i scène 2 study. - Ma foi, tu ne te trompes pas, et je dois t'avouer qu'un autre objet a chassé Elvire de ma pensée.

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Situation de la scène: C'est la deuxième scène dans laquelle Don Juan fait sa première apparition et fait à Sganarelle, son valet, l'éloge de l'inconstance. Problématique: Comment Don Juan va t'-il exprimer sa thèse sur la séduction? Axe de lecture: I - Un texte polémique II - la séduction par la parole III - Don Juan, un personnage libertin qui se rapproche du baroque Un texte polémique A - Deux thèses s'opposent: La fidélité: "la belle chose de se piquer d'un faux honneur d'être fidèle" à laquelle s'oppose Don Juan, on peut noter le lexique péjoratif qu'il empoie "se piquer", "faux honneur" La séduction perpétuelle: "la constance n'est bonne que pour les ridicules, toutes les belles ont droit de nous charmer": ceci est la thèse que soutient Don Juan. Les deux thèses ne sont pas sur le même plan, l'une repose sur une valeur morale, honneur, et l'autre sur une valeur esthétique, la beauté. Commentaire composé : Dom Juan : Acte II scène 2. C'est pourquoi un débat polémique va s'installer. B - Un registre polémique Définition: convaincre en combattant les idées de l'adversaire en le provoquant ou en le ridiculisant.

Cet art de la parole utilisé pour défendre l'inconstance ne peut empêcher le specteur de penser au théâtre baroque et au libertinage. Don juan libertin et baroque: A - Libertin dans sa relation avec les femmes: jouissance de la domination "toutes les belles ont le droit de nous charmer", il est question du droit des femmes sur le coeur des hommes et non le coeur des hommes sur elles. B - le refus des règles: il se pose en défenseur d'une morale contre l'ordre sociale établie, méprise ainsi les règles de la société avec une volonté d'impressionner frappant l'affectivité. C - Le goût du changement: - Plaisir de la séduction et de la conquête, champ lexical de la moblité "changement transport, mener, faire venir": il faut noter qu'il s'oppose avec celui de l'immobilité esthétique classique, la fidélité. - Par l'envie de triomphe perpétuel: la comparaison avec Alexandre, utilisation d'une comparaison avec un personnage de l'histoire, recherche d'originalité. Dom juan acte i scène 2 online. Don Juan exprime sa thèse sur la séduction en utilisant une argumentation oratoire qui frappe son interlocuteur et le public par le principe de la double énonciation.

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Retour à lui-même pour exprimer ses résolutions personnelles, son désir d'être un conquérant: "je me sens un coeur à aimer toute la terre et comme Alexandre... ". On peut noter l'habileté de Don Juan dans cette alternance entre lui et le sens commun: sa thèse et ses arguments apparaissent comme universels: on peut se rendre compte du pouvoir de la parole de Don Juan. La séduction par la parole: le pouvoir de l'éloquence La tirade de Don Juan est d'une virtuosité oratoire extraordinaire. Elle provoquera la réaction admirative de Sganarelle: "vertu de ma vie, comme vous débitez". A -Construction d'un sophisme: raisonnement faux: "la constance n'est bonne que pour les ridicules". Dom juan acte i scène 2 review. Il faut donc jouer le jeu de la séduction "tout le plaisir de la séduction est dans le changement". B -Mise en scène de la parole par un discours ponctué et construit. - Ponctuation: phrases exclamatives et interrogatives au début de la tirade donne le ton oratoire, discours d'apparat - Construction: noter tous les connecteurs logiques qui font progresser le raisonnement et marquent bien les différentes étapes du texte: "pour moi", "Après tout", "Enfin".

Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire.